30 mai 2005

salarié

Sans faire de l’animisme, je dirais que jusqu’à un certain point les organisations se comportent comme des êtres humains. Elles n’ont pas d’autre objectif que de persévérer dans leurs êtres. Pour cela elles sont prêtes à tout, et faire de l’argent n’est pas autre chose qu’un moyen de survie. Si tu es utile, l’organisation te demande allégeance et respect : respecte la main qui te nourrit. Si tu ne sers plus c’est qu’au fond, tu es infidèle et donc tu dois être jeté.
Les Japonais sont doués pour cette vie en entreprise. Leur religion autochtone est triste comme un jour sans pain : pas d’affriolant paradis promis. Aucune perspective après la mort. Pas surprenant qu’ils aiment tant les entreprises : elles ne sauraient avoir de projet eschatologique.

26 mai 2005

hypocrite

Jeudi de l’Ascension : jour férié. La municipalité de ma commune est communiste depuis 1921. Elle a pourtant confié les poubelles à une société privée, filiale de la CGE. Au nom du service public, les fonctionnaires municipaux ont stipulé dans le cahier des charges que le ramassage des ordures aurait lieu chaque jeudi, même férié. Comme quoi lorsqu’ils ne défilent pas dans la rue, ils savent bien distinguer entre le service public et le statut de la fonction publique.

22 mai 2005

ferroviaire

Gare d'Austerlitz, le 18 mai : j'apprends que le TGV a dépassé son propre record de vitesse et je pense à la mort, concrètement. Tout le monde se fiche de mes états d'âme, cependant une chose me tracasse. Comment avoir ses affaires en ordre et des projets plein la tête ? Je vais trier.
Les philosophes ont beaucoup écrit sur la mort et très peu sur la naissance. C'est sans doute parce que ce sont souvent des hommes d'âge mûr qui écrivent. Pourtant à mon sens la naissance mériterait beaucoup plus d'attention. La mort n'en est que la conséquence inéluctable.