31 décembre 2006

un reveillon de mortels

Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal ? Il est "doué" de raison, mais s'en sert peu...Et il est capable de trucider son prochain ou de l'embrasser à peu près pour les mêmes raisons. Pour se faire une opinion définitive sur l'humanité, je recommande de lire les 74 pages des Naufragés du Batavia de Simon Leys, histoire vraie, éditions du Seuil.

26 décembre 2006

fourbe

Si Hoche a vraiment demandé aux Emigrés de Quiberon de se rendre pour avoir la vie sauve et les a fait fusiller ensuite, c'est un salaud. Mais il n'est pas certain que les choses se soient passées ainsi, car nous ne sommes, avec la Révolution française, que dans les débuts du totalitarisme moderne. Durant des siècles, sur ce coin de la planète, nous sommes peu à peu sortis de la barbarie grâce à deux piliers de la civilisation : le premier étant le respect de la parole donnée, ou si l'on veut le sens de l'honneur. Le second étant la version "Sermon sur la Montagne" du Christianisme (et non l'Inquisition), à savoir la compassion pour ceux qui souffrent, les pauvres, les perdants... La Révolution nous a légué pour en finir avec ces mièvreries, le sens de l'Etat : protecteur des pauvres et des faibles(on les enferme), égalitariste (sauf pour ses commis !) et garant de la légalité. Est désormais juste ce que l'Etat entérine. Finis le sens de l'honneur et de la parole donnée ! La première guerre mondiale permettra de pousser la logique jusqu'au bout, on ira jusqu'à transformer définitivement les hommes en "ressource humaine" donc consommable, et la fourberie en stratégie géniale. Pas surprenant que nous en soyons arrivé à "tout ce qui n'est pas interdit est autorisé" !

25 décembre 2006

Solde de tout conte (de Noël)

Je n'ai pas encore pu vérifier totalement cette information.
Dans le magasin Carrefour d'Ivry-sur-Seine, juste à côté de chez moi, travaillait un SDF qui devait être logé ces tous prochains jours grace à l'action de ses collègues. La direction, toutefois lui reprochait d'être parfois en retard le matin. En guise de cadeau de Noêl, elle l'a licencié. Aujourd'hui 24 décembre, les salariés du magasin tentaient de mobiliser les clients sur le sort de cet homme. Paix sur terre aux hommes de bonne volonté !

24 décembre 2006

Joyeux Noël aux gens de bonne volonté

Jeudi matin, un collégien est, selon quelques médias, roué de coups par des camarades. Il décédera quelques heures plus tard. C’est alors que les responsables politiques et syndicaux commencent à s’emparer de l’affaire, chacun s’efforçant de jeter de l’huile sur le feu. Dès jeudi soir, selon le journal Le Monde qui décrit un « emballement politique », le PS "exprime son inquiétude face à une montée endémique de la violence, dont la gravité n'a pas été prise en considération et qui n'entraîne pas à ce jour la mobilisation générale indispensable". Une responsable du SNES-FSU déplore que les enseignants du collège concerné n'aient pas obtenu les "moyens supplémentaires" qu'ils demandaient. Le président de la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, assure que le décès de Carl témoigne d'"un gros problème de vigilance et d'encadrement". Le vendredi matin, la FCPE exprime son refus que « la sécurité des enfants soit sacrifiée par des économies de bout de chandelle ». En déplacement en Namibie, Gilles de Robien, ministre de l’Education nationale fait savoir qu'il prône la "tolérance zéro qui doit s'appliquer contre toutes les formes de violence, y compris verbale". Jean-Marie Le Pen, assure lui que le décès du collégien "doit faire prendre conscience aux Français de la gravité de la situation et de l'impéritie des gouvernants". Ségolène Royal, affirme que, "lorsqu'il y a un drame aussi atroce, il faut clairement et fermement redire les choses" : "Il faut renforcer la présence adulte, dans les collèges ».François Bayrou, enfin, qui à l’heure où il parle sait sans doute la vérité déclare «en fait, il est mort de peur, sous les coups qui le frappaient".
La vérité pour la connaître, il fallait attendre les résultats de l’enquête qui ne fut pas longue. Il y a eu une bagarre banale, comme il y en a chaque jour dans chaque collège et un enfant qui présentait une malformation cardiaque grave en est malheureusement décédé. Les deux autres enfants sont « traumatisés » selon le procureur. Quel besoin avons-nous d’être dirigé par des histrions gouvernés par leurs émotions, aptes à se saisir de n’importe quel fait divers pour aller titiller nos angoisses ? N’ont-ils pas de nerfs ? Ou bien ne connaissent-ils que la manipulation ?
source

23 décembre 2006

banquise

Hier j'ai regardé sur France 3 les fantastiques images de Franck Hurley, le cameraman de l'expédition polaire de Shackleton (1914-1917). Aujourd'hui j'ai adopté un petit manchot esseulé. Vous pouvez lui donner un poisson. Rien d'autre à signaler.

22 décembre 2006

prometteur

Le candidat Nicolas Sarkozy, a promis le 18 décembre que plus aucun SDF ne serait obligé de dormir "sur les trottoirs et d'y mourir de froid (...) d'ici à deux ans", s'il était élu en 2007. Ce type a une telle volonté d’agir que si j’étais Jacques Chirac, au lieu d’attendre les échéances électorales, je le nommerais illico ministre de l’Intérieur

21 décembre 2006

salauds

Les BASM (bombes à sous-munitions) sont une invention des cerveaux délirants des chercheurs d'armement. Elles tuent plus après la fin des combats que pendant et sont donc destinées essentiellement à hacher menu des civils (98% des victimes) tout spécialement des enfants. Hier soir au journal de France 2, un militaire français en mission de déminage au Liban dénonçait la non-réponse des Israéliens à la demande de carte des BASM dispersés par leur aviation. Il avait bien raison. Ce que le journal télévisé n'évoquait pas, c'est la position du gouvernement français concernant ce type d'arme. Handicap International "déplore les conclusions du rapport sur les BASM (bombes à sous-munitions), voté le 13 décembre dernier par la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat. Loin de toute perspective d’interdiction, ce texte appelle à une simple application du droit international humanitaire existant, laquelle, couplée à une réflexion sur l’encadrement de l’usage de ces armes et à des mesures d’amélioration technique, suffirait selon ses auteurs à répondre aux dangers posés par les bombes à sous-munitions".
Alors même qu'il existe une initiative d'interdiction lancée par la Norvège et signée de 25 pays, le rapport du Sénat encourage le gouvernement à camper sur ses positions.

20 décembre 2006

banlieusard

En mettant en vente ma maison de Vitry sur Seine je pensais naïvement attirer des familles parisiennes et en fait pratiquement seuls ceux qui avaient une relation avec cette ville et la connaissaient ont répondu. Comme quoi, la banlieue est toujours pour les autres ce paillasson où l'on s'essuie les pieds avant d'entrer dans Paris dont parlait Céline. Ou encore ce dépotoir où la "ville lumière" impose ses déchets, ses morts, ses usines et ses pauvres. Une ville de 80 000 habitants, pourtant dotée du plus moderne musée d'Art contemporain d'Europe à 4 Km de la capitale reste dans l'imaginaire un "non-lieu" connu seulement pour quelques faits divers sordides. Il est vrai que tant que les décideurs de tous poils et les journalistes ne franchiront pas la muraille du périphérique autrement qu'en hélicoptère, les 3/4 de la population vivront dans cette zone grise et indifférenciée. Au moins le peuple qui les invite chaque soir à sa table n'a-t-il pas à les supporter physiquement.

19 décembre 2006

journaleux

Je suis heureux qu'on parle de fiscalité dans la campagne électorale, voilà enfin un sujet sérieux où l'on pourrait percevoir quelques différences significatives entre les prétendant-e-s. Mais quelle ne fut pas ma surprise de lire le titre de la une du Monde daté du 19 décembre : "nous reviendrons sur toutes les baisses d'impôt" y déclare froidement M. François Hollande. Quelques lignes plus bas, on découvre la citation exacte : "nous reviendrons sur toutes les baisses d'impôt qui ont été accordées sur les tranches supérieures du barème". Je n'ai pas de sympathie particulière pour M. Hollande mais là je trouve qu'il est victime d'une manipulation.

18 décembre 2006

fainéant

Je viens de lire à plusieurs reprises sur le Net une "citation" de Virgile. Tantôt elle dit "on se lasse de tout sauf d'apprendre", tantôt "de comprendre" ce qui n'est pas la même chose, même en latin. J'ai recherché sur Google sur une centaine de pages consultées, aucune ne mentionne la source. Ceci me semble assez typique. Merci à qui me dira si cette phrase est bien de Virgile, preuve à l'appui.

17 décembre 2006

Bharati, il était une fois l'Inde




Nous sommes allés voir Bharati. Merci Sophie, c'est superbe !
(images extraites du site de Bharati)

16 décembre 2006

innocence

Donc, Seznec restera désormais à jamais coupable qu’il ait ou non commis le crime. La présomption de culpabilité l’emporte encore une fois sur la présomption d’innocence. Car enfin avec l’absence de preuves et la confirmation des manipulations policières, il n’aurait jamais du être condamné. Mais nous avons une culture tenace et aux racines lointaines qui veut que tout « inculpé » soit réputé coupable jusqu’à la preuve de son innocence. Durant des siècles, alors que nos voisins disposaient déjà de l’habeas corpus, en France être appréhendé conduisait en principe à la torture pour obtenir vos aveux, ce qui était donc fréquent. Nous continuons d’ailleurs à priser l’aveu au détriment de la preuve à l’inverse de nos amis Anglais qui n’en tiennent pas compte. Je dois cet éclairage à la lecture d’un merveilleux petit Que-sais-je sur le droit anglais de Xavier Blanc-Jouvan et René David.
L’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce monument de la civilisation, prévoit que «toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public », mais l’obligation de respecter ce texte par notre justice nationale n’est que morale. En revanche le deuxième alinéa de l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales de 1950 qui prévoit que « toute personne accusée d'une infraction est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établi » a déjà valu à la France plusieurs condamnations. Le texte de la Déclaration de 1789 étant très insuffisant, rappelez-vous : « Article 9 - Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable (…) », l’arbitraire peut y trouver son compte et la Constitution ignorant l’innocence, je me suis tourné vers le texte le plus récent. Je suis frappé par la lecture de la loi du 15 juin 2000. Elle est réputée « renforcer » la protection de la présomption d’innocence. Et donc non pas de l’établir comme principe absolu !

14 décembre 2006

responsable

Pour les juristes, la force majeure est un évènement extérieur, irrésistible. Ils hésitent sur "imprévisible", car la force majeure est une trop belle machine à fournir des alibis d'irresponsabilité. Au fond je reste persuader que les causes extérieures n'ont pas d'importance, que seule compte la façon dont on y répond. Nous ne pouvons rien changer aux autres mais nous sommes responsables de notre destin. Pas de liberté sans responsabilité, on sait depuis La Boétie que la majorité s'en effraie.

13 décembre 2006

Sartre et Aron

Vu ces deux derniers soirs avec une certaine émotion le film de Goretta consacré à Sartre et Beauvoir. Je me suis souvenu très vite de cette phrase de notre jeunesse, d’ailleurs répétée dans le scénario : « il faut mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron ». Comment pouvions-nous être aussi cons ? Pas pour donner raison à Aron mais pour émettre une telle sottise au plan de la logique. Car enfin Aron avait raison certes de dénoncer l’engrenage infernal et mortel des révolutions, mais Sartre n’avait pas tort de refuser l’acceptation de l’ordre établi. Les révolutions dévorent leurs enfants et conduisent à la dictature, l’ordre établi exige au final la soumission aveugle au pouvoir et l’abandon de notre liberté. Mais je ne reprocherai rien à personne, il m’a fallu quarante ans pour comprendre que la solution était ailleurs. Dans la désobéissance civile et pacifique prônée par Thoreau et d’autres. Nous l’avons bien vu lors de la chute du Mur comme dans d’autres exemples plus anciens, si le peuple, en masse, dit simplement : non, nous ne voulons pas de ça, le pouvoir ne peut plus rien. J'en tire la conclusion pratique qu'il ne nous reste qu'à nous opposer systématiquement à toute forme de manifestation du pouvoir, à chaque instant.

12 décembre 2006

candidat-e-s au poste de père à tous

On nous dit un peuple "pétri d'histoire". Les Français plus que d'autres ? Est-ce que partout les morts encombrent les vivants et les crimes fondateurs empoisonnent l'existence ?
Dans certains pays du Nord, la monarchie n'est qu'un élément de décor d'un pouvoir démocratique depuis plus de mille ans ; on ne sent pas la trace du crime. A l'inverse en Russie, par exemple, on essaye de noyer dans la terreur, le meurtre de masse et la vodka la revendication d'identité en cachant l'origine suédoise (varègue) de la monarchie.
La France quant à elle, fut ce royaume "enchanté" où le pouvoir tenait sa légitimité de dieu le père. Pour en venir à bout nos ancêtres durent un jour tuer le père. Crime irréparable rendant à jamais la république bâtarde, les Français plus soucieux d'égalité que de liberté et très peu démocrates. Car il faut tenter de se faire pardonner.
De Gaulle avait bien compris ce besoin en promulguant une constitution "paternaliste" que son adversaire le plus farouche, François Mitterand, mit à profit lorsqu'il fut à son tour au pouvoir. Car enfin le "père" doit tirer sa légitimité de quelqu'un ou de quelque chose.
Nous avons aujourd'hui un duo de candidats qui postulent à la figure paternelle en tentant de montrer leur caractère "sévère mais bon". Leur enfance que l'on nous dit médiocre ne leur facilite pas la tache et leur problème majeur reste d'avoir un profil typique de second couteau et non de père. L'un dans le genre Bayard, l'autre dans le genre Jeanne d'Arc.
Le troisième larron Le Pen, lui, est un instinctif, je parierais qu'il a bien compris la situation. Je gage qu'il va rapidement tenter de se présenter en puissance paternelle, ne plus parler des immigrés, mais des étrangers, le reste du discours commun (sécurité, éducation, pouvoir d'achat) est bon pour lui pourvu qu'il n'oublie pas d'être "rassembleur". Attendez-vous à l'entendre parler ainsi et dites vous que cette fois "ça craint pour de bon"...

10 décembre 2006

parti

Je viens d'atterrir. Il ne faut jamais parler que des départs, les arrivées sont sans intérêt. Très peu de poèmes ont été composés sur les fins de voyage. Restons en partance.

09 décembre 2006

libéral

Au fond il y a des jours où l'on a rien à dire, personnellement. Si vous avez des états d'âme vis-à-vis du libéralisme ou si vous vous inquiétez de ce que la France est l'un des seuls pays où le terme soit péjoratif ou encore si vous avez remarqué que l'idée de libéralisme n'est pas nécessairement à l'origine un concept économique, toutes questions qui ont un sens dans le monde d'aujourd'hui, je vous invite à voir le site de The State of Word Liberty Project .

08 décembre 2006

le bon goût bio

En Normandie, j'ai des cousins éleveurs, tendance écolo. Chez eux tout est bio et cela a bon goût, je peux vous le dire. Mais voilà patatras, l'élevage, qui est en extension rapide sur la planète, produit plus de gaz à effet de serre que la totalité des moyens de transport. Cela donne à réfléchir, non ?
J'ai trouvé cela sur : www.fao.org/newsroom/en/news/2006/1000448/

07 décembre 2006

étatisé

Grève des trains sur ma ligne "RER" de banlieue. SUD-rail parle du "ras-le-bol généralisé des conducteurs (...) face à "des augmentations de productivité (qui) répondent à des impératifs économiques liés à la mise en concurrence des transports ferroviaires" (vous avez le droit de relire cet exemple de langue de bois) . Mais le préavis est illimité et la grève devrait s'étendre (promesse de gueule de bois ?). Il y a un certain nombre de communistes autour de moi, c'est normal compte tenu de l'endroit où je vis : la banlieu dite "rouge". On peut discuter. Car désormais la ligne officielle du parti prévoit de parler avec "les gens". Un des sujets que j'adore concerne la défense du service public. Je suis totalement pour la garantie du service public -avec des cahiers des charges bien bordés- comme dans tout pays civilisé. Mais nous ne parlons pas de la même chose car pour mes amis la défense du service public c'est la défense de la fonction publique et de l'Etat. Et là je ne suis plus d'accord. J'ai trouvé une botte à essayer dans la prochaine discussion (qui ne va pas manquer car la grève continue) : Est-ce que par hasard Marx et Lénine avaient parlé de renforcement de l'appareil d'Etat ou était-ce de dépérissement ? Il est vrai que, plus que les discours des pères fondateurs, l'histoire réelle de l'URSS a du marquer les esprits pour toujours : l'Etat, c'est bien, c'est sérieux, c'est protecteur, cela dispense de penser, cela prend vos responsabilités. Tous fonctionnaires même si c'est au goulag ... Quel rêve ! Allez ça vaut bien une grève et la marche à pied tous les matins !

06 décembre 2006

aimanté

Quand j'avais vingt ans, je pratiquais l'angine à répétitions et l'accident de la route, non comme responsable mais comme victime ! Et puis un jour j'ai décidé que c'était terminé. Je n'ai plus jamais eu d'angine et ma série de sept accidents s'est arrêté. je souligne que ma conviction était totale. Touchons du bois quand même tête de pioche : quarante ans sans accident ni contravention !
Tout ce qui m'est advenu jusque là, des maux et des bonheurs, des accidents, des personnes, des situations, ... est venu comme si je l'avais attiré. Au fond je m'imagine à tort ou raison que tout ce que vous voulez vraiment vous le pouvez. C'est avec cette conviction profonde mais inavouée jusqu'alors que j'ai assuré durant des années des stages pour chômeurs puis formé des apprentis. Et cela a marché : quand on est totalement libre d'esprit et donc crédible, on peut même demander aux autres ce qu'ils veulent, ce qu'ils veulent "pour de vrai". S'ils le savent et s'ils vous le disent, -et les réponses sont parfois surprenantes- allez hop ! plan d'action. Je propose de nommer cela l'aimantation car il y faut un kilo d'amour de soi et une once des autres.

05 décembre 2006

présidentiable

Gesticulations des candidats à la présidentielle sur le front du Moyen Orient. Qui voudra encore nous faire croire que l'élection d'un-e président-e au suffrage universel a un quelconque rapport avec la démocratie ? L'exercice veut que l'on promette la lune aux Français avant d'être élu. Or l'immense majorité d'entre eux sont ennuyés par la politique étrangère. Il y a belle lurette que les journaux télévisés commercialement responsables l'ont reléguée après les faits divers ! Donc on leur parle d'éducation, de vie chère et surtout de sécurité. Lorsque l'un des candidat-e-s sera élu. Il sera totalement pris par le jeu sauvage mais complexe des relations internationales. C'est un métier de truand nous disait à peu près Raymond Aron quand j'assistais à ses cours. Ne pensez-vous pas que les élus seraient mieux à même d'élire un-e président-e compétent-e qu'un peuple qui n'y comprend rien, ne s'y intéresse pas et à qui finalement la procédure impose de mentir ?

04 décembre 2006

lu dans le journal, lu dans les livres

Lire simplement n'a jamais rien appris à personne. Sauf ce qu'il y a dans les livres comme le faisait remarquer le moinillon d'Umberto Eco. Pour apprendre il faut faire, expérimenter, se tromper, échouer bien entendu, mais réussir aussi. Le savoir livresque est un emprunt, un masque. Celui qui, sage héritier du modèle scolaire français, le pratique à haute dose n'est plus à la fin que l'ombre des autres.

03 décembre 2006

marié

pour nos trente ans de mariage, Sarah nous a offert un dîner-croisière à bord du Calife. Instants délicieux dans la nuit tiède de l'automne. Nous étions deux, c'est-à-dire un plus un car deux est un leurre. Ne dites jamais "ma" femme, mais plutôt "je suis son mari". L'amour n'est ni la possession, ni la fusion.

02 décembre 2006

coincé

Nous sommes le 2 décembre et je ne suis pas bonapartiste. Mais bon, c'est trop de silence. Cet été, j'ai vécu sans Internet, ni télévision, ni journaux et plus de la moitié du temps seul, j'ai eu le sentiment profond de recommencer à exister. Puis j'ai du revenir pour vendre une maison, en acheter une autre, préparer deux déménagements et télé chaque soir. Putain ! Comme au boulot, la retraite.
Chaque jour je trie le passé : sinon comment savoir que cette feuille jaunie coincée, par ma mère sans doute, entre deux vieux calendriers des postes me rend héritier concessionnaire d'une place dans le cimetière de Margueray, département de la Manche... Mais mon idéal reste l'ataraxie, j'y arriverai. Et comme aujourd'hui le jardin d'Epicure ne peut être que virtuel, je prends ici l'engagement d'écrire quelques lignes chaque jour.