21 janvier 2008

annulation du Paris-Dakar

Je n'ai pas d'inclination particulière pour les sports mécaniques mais je souhaite me faire l'écho des propos du cinéaste Abderrahmane Sissako :
"J’entends depuis quelques jours, çà et là, et sans voix pour y répondre, qu’il ne faut plus aller en Mauritanie, que c’est dangereux. Je vous invite en Mauritanie. Je vous y invite parce que ce pays conduit, depuis des siècles, une singulière «politique de civilisation», comme le réclamait récemment pour son propre pays le président de la République française. Ce mélange de cultures maure, arabo-berbère et noire africaine, ce brassage ethnique, cette terre d’échanges fertiles sont à bien des égards, malgré le sous-développement, des gages de civilisation. Je vous invite en Mauritanie parce que ici comme nulle part ailleurs une culture nomade a forgé une culture érudite. Je vous invite à rencontrer nos savants, nos griots, nos musiciens, à connaître ce pays qui compte quatre villes classées par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, ce pays qu’on dit être le pays du million de poètes, je vous invite à visiter nos universités et nos bibliothèques du désert. Je vous invite en Mauritanie parce que l’annulation d’une compétition sportive ne doit ni effacer les efforts d’un pays pour construire son image dans la région et dans le monde et pour faire vivre son identité de nations multiples, ni surtout à encourager les terroristes à continuer à nous faire peur. Je vous invite à venir en Mauritanie comme nous avons continué à aller, et plus engagés que jamais, à Madrid, à Londres, à New York après des attentats autrement meurtriers. Qui aurait d’ailleurs renoncé à visiter ces grands pays d’Europe ou les Etats-Unis ? Le vrai combat contre le terrorisme, c’est cela, cette solidarité sans faille. A nous, par notre détermination, de faire peur aux barbares. Je vous invite en Mauritanie, femmes et hommes de conscience, pour ne pas laisser votre place à ceux qui font injure à notre longue et ancienne civilisation."
source : Libération du 9 janvier 2008

11 janvier 2008

le péril jeune

Une étude récente de la Fondation pour l'innovation politique (téléchargement)montre que les jeunes Français battent des records de morosité. Confrontés à 20 000 autres jeunes de différents pays, ils sont les plus pessimistes. Frileux, redoutant l'ouverture de la mondialisation, n'espérant pas grand chose de la vie, ils pensent être incapables de faire bouger la société. Punaise.
Une des questions traitait de la bonne volonté "à payer pour les âgés". Les Chinois se sentent les plus solidaires devant les Russes et les Indiens, les Scandinaves, les Américains et les Britanniques. Les Français : bons derniers.
Normal. Les vieux, c'est nous alors nous le valons bien.
Bien sûr ce sont nos pères et mères qui ont fait le monde dans lequel nous avons vécu. Mais c'est nous qui en avons profité. Nous avons eu la chance incroyable dans l'histoire du monde de connaître la paix. La vraie. Nous ne connûmes les guerres coloniales que de loin ou sous forme de manifestations de rue. Nous avons vu naître l'Europe, c'est à-dire la paix. Nous avons vu le début de la conquête spatiale, la découverte des premières exoplanètes connues. Applaudi à la fin de la peine de mort qui nous mettait dans le groupe des Nations civilisées. Nous avons vu le pays s'enrichir de façon extraordinaire : la douche, la bagnole et le réfrigérateur pour presque tous. Nous avons connu les premières écoles mixtes. Nous avons connu les vacances et les voyages.
Nous avons fait sauter les carcans que nos pères conservaient pieusement des ancêtres. Ce fut notre rôle. Nous avons libéré la parole, les corps et la sexualité. Enfin fait avancer la cause des femmes. Ouvert les études à presque tous. Fait la route des Indes. Nous avons même réussi à gagner notre vie. Nous avons eu tous les bonheurs. Et en plus ils faudraient qu'ils payent nos retraites en nous écoutant répéter que nous vivons une époque formidable ! Et qu'ils soient contents de le faire ! Non.
Mais tout de même qu'ils n'écoutent pas trop la poignée de Pétainistes hargneux et peine-à-jouir que l'on entend trop dire et répété que les "malheurs des temps" (quel malheur d'ailleurs ?) seraient du à la génération de 68. Ne savez-vous pas qu'il est vain de se lamenter ? Ne savez-vous pas qu'il est bon de regarder le monde changer ?Au lieu de ratiociner comme des vieillards (ceux d'avant), feriez mieux de secouer un peu le cocotier, nom de dieu!

05 janvier 2008

actualités locales


Hier, vers dix heures, trois cygnes sont passés d'un vol lourd et bruyant à basse altitude au-dessus de notre maison.