19 juin 2005

conformiste

Près de Londres, j’ai, patiemment, écouté nos apprentis exprimer leur vision de leur propre avenir : professionnel et personnel. Leurs envies, leurs dégoûts et leurs amours. Point d’idéologie, ni même de politique. Aucun désir de changer le monde si peu que ce soit. De désir de le parcourir : guère. Sauf en touriste. Aller travailler à l’étranger ? Très peu. On gagnera de l’argent, le plus possible, mais en France.
Une petite maison dans la prairie, ah oui ! Une compagne devenue épouse, deux enfants, un chien, la campagne. Une belle voiture devant la porte : on précisera toujours la marque et le modèle.
Je les ai trouvé inquiétants de conformisme.
Si loin de ma génération qui refusait autant la famille que le travail, qui voulait soit la révolution, soit la route. Et dans tout les cas en finir avec le vieux monde.
Mais à la réflexion, il y a ceux qui viennent de loin et qui ont remonté à la force du poignet les barreaux de l’échelle sociale. On comprendra qu’ils veulent se poser. Quant aux autres, on voudra bien considérer avec bienveillance, leur caractère profondément pacifique.
On souhaiterait juste un zeste d’amour de l’inconnu, un soupçon de parfum d’aventure.

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