27 mai 2007

rasage assuré mais suspendu

"Tout héros finit par devenir un raseur" disait Emerson. Quand tu n'es en rien un héros, le risque serait-il plus grand ? Je me le demande, forcé de constater qu'avec l'âge on raconte de plus en plus souvent sa guerre de Crimée, -ce dont tout le monde se contrefiche-, et pis encore on a de moins en moins de gens à raser ! Bref, tout cela pour dire que cette fois je déménage pour de bon au bord de mer. Donc primo, il va y avoir un temps certain mais inconnu de coupure de ma liaison internet ; deusio, je vais essayer de faire là-bas de nouvelles connaissances. Des gens qui n'ont jamais entendu mes histoires.
Et comme vous risqueriez de m'oublier, je vous propose, pour penser à moi, de fréquenter le site de Barbery. Vous allez vous régaler, on peut y inventer de nouvelles histoires.
A plus.

17 mai 2007

85 000 informaticiens et simples citoyens ont déjà signé la pétition

Le vote électronique, tel qu’il est pratiqué en France, est opaque. Il est impossible aux citoyens de vérifier directement que leur vote est correctement compté.
Cette vérification est également impossible pour les membres du bureau de vote, ou encore pour les délégués des partis ou le ministère de l’Intérieur. Si la machine (peu faillible, mais fabriquée par des humains largement faillibles et corruptibles) modifie quelques votes (par erreur, ou par fraude), personne ne peut s’en apercevoir.

La transparence du vote n’est pas une option. Il s’agit au contraire d’une condition indispensable pour que le vote ait un caractère démocratique.
(...)
Dans un régime de démocratie représentative comme le nôtre, le peuple se défait volontairement de ses pouvoirs pour le confier aux élus qui le représentent. Cette délégation est importante : le peuple se défait de tous ses pouvoirs y compris la justice, la police, etc. Si un policier peut m’arrêter dans la rue, c’est uniquement parce qu’il tient ses pouvoirs de son ministre qui est dans un gouvernement nommé par le Premier ministre choisi par le président, lui-même élu par le peuple. Sans cette délégation de pouvoir, cet humain en uniforme bleu et casquette n’aurait aucun droit sur moi.
Donc le peuple se défait de son pouvoir au profit des élus. Il n’en garde qu’une once pour, le jour des élections, contrôler directement que cette délégation de pouvoir (l’élection des représentants) se déroule bien, honnêtement, sans fraude. Le vote avec bulletins papier et urne transparente permet à chaque citoyen d’exercer ce contrôle, parce que chacun en a le droit (c’est la loi) et parce que tous en ont la capacité (même un enfant de dix ans peut comprendre un dépouillement ou surveiller une urne transparente).
Ce mode de vote simple, amélioré pendant plus d’un siècle, garantit de manière éclatante les principes fondamentaux de tout vote démocratique : transparence, confidentialité, unicité, sincérité, anonymat.

A contrario, le vote électronique est une procédure absolument opaque qui, en plus d’échapper au contrôle de tous les citoyens (n’est-ce pas déjà disqualifiant ?), présente des faiblesses quant à la confidentialité, l’unicité et l’anonymat. Quant à la sincérité, je ne sais plus quoi en dire, elle a disparu. Comme il est impossible de vérifier les résultats, il est impossible de prouver que le dépouillement est sincère. Et il est tout aussi impossible de prouver une fraude.
On est bien avancé !
Le vote électronique représente un danger majeur. Si le peuple se laisse défaire du pouvoir de contrôler les élections, seul moment entre deux délégations de pouvoir où il recouvre son autorité, il ne lui reste alors plus rien. C’est la fin de la démocratie réelle, avec de vraies élections, et le début d’un régime qui n’a pas de nom dans lequel on joue à la démocratie.
Très peu pour moi !

Signer la pétition demandant la suspension de toute utilisation d’ordinateurs de vote.


Chantal Enguehard (Nantes)

Ingénieure en Informatique Docteur en Informatique Maître de Conférences en Informatique Membre du laboratoire LINA CNRS FRE 2729

16 mai 2007

propagande

L’ineffable Pujadas a voulu nous faire admirer sur France 2 la spontanéité millimétrée du couple Sarkozy avec confidences en voix off directement sur l’écran, la larme au bon moment. Puis cette cérémonie à Boulogne, ces résistants qu’on honore juste avant le départ pour l’Allemagne et les « journalistes » de s’extasier devant cette « coïncidence ». Sarkozy qui verse une larme sur Guy Moquet, comme « à chaque fois qu’il entend cette lettre ». On se doute que cela doit lui arriver souvent. Bref ce soir je bouillais devant ce monument de fausseté. Puis je me suis raisonné, au moins cela sent son faisan sans détour, seuls les gogos peuvent y croire d'ailleurs la télé nous les montra. Mais Arte a eu la bonne idée de montrer Liberty Lily. Ou comment tout savoir sur la vraie fausse fiction et comment on la fabrique. Voilà qui ne manquait pas d’humour!

15 mai 2007

on sait maintenant qu'ils étaient espagnols, on saura un jour qu'ils étaient anarchistes

Pour ceux qui n'ont pas compris le sens de l'image mise en ligne le 1 mai 2007. Voici un commentaire plus explicite. Il s'agit de propos de Dronne, qui commandait la première colonne "française" entrée dans Paris à la Libération."A vrai dire, écrit celui-ci, la compagnie inspirait de la méfiance à tout le monde et personne ne voulait en prendre le commandement." Si le capitaine Dronne est finalement choisi, c'est parce qu'il parle couramment l'espagnol, a passé beaucoup de temps en Espagne avant la guerre et, facteur peut-être plus important encore, est entré dans la Résistance dès le début. La plupart des Espagnols sont anarchistes, un certain nombre d'entre eux, socialistes et modérés. Quand la 9è compagnie débarque en Normandie au début du mois d'août 1944, elle compte cent quarante-quatre Espagnols. Seuls seize d'entre eux survivront à la traversée de la France, puis à celle de l'Allemagne.
Dronne trouve les Espagnols "à la fois difficiles et faciles à commander". Ils restent sur leurs gardes jusqu'à ce que leur officier ait fait ses preuves, mais, une fois qu'ils accordent leur confiance, celle-ci est "totale et complète". Ils veulent absolument connaître les raisons des tâches qu'on leur demande d'accomplir, mais, quand on les leur a expliquées et qu'ils les approuvent, ils les exécutent avec une résolution inébranlable. "Ils n'avaient pas l'esprit militaire, écrit Dronne. Ils étaient presque tous antimilitaristes, mais c'étaient de magnifiques soldats, vaillants et expérimentés. S'ils avaient embrassé spontanément et volontairement notre cause, c'était parce que c'était la cause de la liberté. Oui, en vérité, c'étaient des champions de la liberté.". Les commentateurs verront des chars français et l'écriront. En 2004, une cérémonie, à ,guichets fermés, reconnaitra la vérité au moins partiellement. Les anciens combattants espagnols survivant ne seront pas tous autorisés à entrer.
Extrait de : Par -delà l'Exil et la mort. Les républicains espagnols en France.
Louis Stein (1981)
increvables anarchistes

14 mai 2007

le parfum des valeurs de gauche

Samedi chez des amis nous avons discuté après un excellent repas des « valeurs » de gauche opposé aux « valeurs » de droite. Des mots que je trouve bien suspects.
Voici quelques citations.
La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts.
Un traître est celui qui quitte son parti pour s'inscrire à un autre ; et un converti, celui qui quitte cet autre pour s'inscrire au vôtre.
Les polytechniciens savent tout, mais rien d'autre.
Il est bien ce petit Mandel, il me rend service. Quand je pète, c’est lui qui pue.
L'anglais, ce n'est jamais que du français mal prononcé.

Qui est le dangereux populiste, chauvin, d’extrême droite sans aucun doute, qui a prononcé ces paroles ?
George Clemenceau qu’en son temps on classait en général à l’extrême gauche !

12 mai 2007

adresse à ceux qui ont en charge l'éducation de nos enfants

Ceci n'est qu'un brouillon, merci de réagir.
Résumons ce que j’ai esquissé ici depuis longtemps. Par une alchimie étrange, un Français de gauche se sentira plus proche d’un démocrate américain que d’un républicain. L’inverse s’il est de droite. Ils ignorent que le républicain risque de trouver l’UMP bien à gauche et le démocrate, l’homme de gauche français, cryptocommuniste. Car il ne s’agit que d’appellations de façade qui en général dispensent de penser. J’ai proposé de nommer « droite » qui a le pouvoir et « gauche » qui est dans l’opposition. En songeant au sens des mots, on sait que le pouvoir est « adroit » et que l’opposition est « gauche », c’est-à-dire « maladroite ». L’objectif des partis politiques est de prendre le pouvoir. Devenir en quelque sorte aussi « adroit » que les autres. A cause de cette croyance naïve qui veut que l’on mette mieux en œuvre ses idées, si l’on en a, quand on est au pouvoir. Mais les sociétés humaines ne fonctionnent pas ainsi. Et comme le disait le slogan sud-américain de ma jeunesse : « le peuple uni ne sera jamais vaincu ». En d’autres termes si le peuple, source de la vraie souveraineté, ne veut pas de quelque chose que les gens « adroits » ont conçus, il gagne. Pensez à la chute du mur de Berlin. C’est que non seulement le pouvoir corrompt, mais que comme disait Louise Michel, il est maudit. C’est le prix à payer de l’adresse à le conquérir : vous l’avez, vous êtes aux anges et pourtant vous êtes maudit. Il n’y a pas contrairement à ce qu’écrivit Cannac de « juste pouvoir » (mais il peut être exercé par des hommes justes, jusqu’à un certain point…). C’est ce que nous montre Shakespeare, le pouvoir peut-être moins sanguinaire parfois mais pas différent dans sa malédiction. Il engendre l’envie, la défiance, la trahison et la paranoïa. Pouvoir minuscule, obscur, dans la famille ou le travail, comme pouvoir délirant et visible de l’argent, de la politique. Il est, avouons-le, plus facile d’être honnête et « irréprochable » dans l’opposition. Il y est même facile d’y donner des leçons de morale.
En revanche, l’opposition est indispensable. La seule sagesse dont on finit par faire preuve les hommes dans l’histoire, c’est d’inventer des contre-pouvoirs institutionnalisés. Regardez autour de vous, dans l’entreprise, la République ou l’Europe.
Pour que l’opposition au pouvoir fonctionne, il faut des citoyens responsables et dotés d’esprit critique dans un cadre démocratique, c’est-à-dire où le « respect » et l’obéissance à « l’autorité » ne sont pas la règle mais l’exception volontaire. Ensuite il y faut une bonne éducation, car je pense qu’il faut plusieurs siècles pour faire de sujets, des citoyens. Je connais assez les Suisses pour penser que c’est assez réussi avec une dose légèrement insuffisante d’esprit critique. En France nous avons beaucoup de chemin à faire. Quand j’étais consultant en management, un collègue hollandais, Geert Hofstede, avait démontré par enquête que les Français travaillent pour faire plaisir à leur chef. Pis encore, je crois que beaucoup de Français, comme d’autres, préfèrent admirer un chef que de penser par eux-mêmes. Même s’ils sont capables de le jeter plutôt que de mourir pour lui, ce qui n’est pas si mal. Voilà pourquoi si nous souhaitons qu’un jour ce pays avance sur l’échelle darwinienne des institutions, il y faudra beaucoup d’énergie et de persévérance des professeurs des écoles pour laisser les enfants devenir des citoyens adultes capables de se révolter.

11 mai 2007

Je me suis fait avoir par l'actualité électorale.Ce n'est pas l'objet de ce blog. Il est temps que je me reprenne et parle d'autres choses. Un dernier mot toutefois : Sarkozy me fait chaque jour un peu plus penser à Bonaparte.Maintenant si vous voulez continuer, voyez ce qu'en dit François Mitterrand.

08 mai 2007

hymne au chef

Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Nicolas!
Tous tes enfants qui t'aiment
Et vénèrent tes pas
A ton appel suprême
Ont répondu « Présent »
Refrain :
Nicolas nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Nicolas nous voilà !
Tu nous as redonné l'espérance
La Patrie renaîtra !
Nicolas, Nicolas, nous voilà !

Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir :
« Français levons la tête,
Regardons l'avenir ! »
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l'or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel :
refrain
Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Neuilly
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une nouvelle fois :
refrain
La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail !
N'écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Niko, c'est la France,
La France, c'est Niko !
Libre adaptation de la célèbre chanson célébrant le Maréchal Pétain, seul le mot maréchal" a été modifié.

07 mai 2007

le sacre du Tsar Nicolas

Tandis que Madame Royal jouait les Evita Peron au balcon de la rue de Solferino dans une fausse lueur de soleil couchant avant d'arroser sa défaite, que la TV ignorait un Bayrou pérorant seul devant son rideau orange, le Tsar Nicolas proclamait son amour pour son peuple. Personnellement, je trouve que l'amour devrait être réciproque,je ne parle pas de sa femme qui a totalement disparu, mais, moi je le dis sans fard : je ne l'aime pas ! Il avait la veille garnit son site internet. "(je)veux remettre les bonnes valeurs (sic) au centre de la société : le mérite, le travail, la récompense, l’autorité, le respect, le sens des autres et le sens du bien commun. Je vous le dis avec franchise: la France ne peut pas continuer à en faire toujours plus pour ceux qui fraudent, abusent, ne veulent pas travailler, et toujours moins pour ceux qui travaillent, font des efforts, respectent les principes essentiels d’une vie en société." Ca pue...
Bon, l'élection de Bush a emmerdé le monde entier et entraîné beaucoup de morts et de misère, avec un peu de chance, le Tsar Nicolas qui a peu de moyens, n'emmerdera que les Français.

05 mai 2007

future gueule de bois

Jonathan Littell a finement remarqué que si l'on regardait le fameux face-à-face en coupant le son, on voyait une mère sévère tançant un petit Nicolas qui baissait les yeux, conscient de la bêtise qu'il venait de dire. Je pense qu'il a raison. Mais quand il en conclut "qu'elle a parfaitement réussi", je demande : à quoi ?
Ce face-à-face n'était pas un débat et l'un comme l'autre appliquaient laborieusement des recettes de cours de communication. Tout cela sonnait faux. Terriblement faux. On est allé jusqu'à tenter de nous faire croire qu'il y avait là deux projets de société. Allons ! nous sommes dans le même système étatico-ethnocentriste. Je n'ai entendu que la résonance de la sociologie électorale, on ne s'adresse pas aux mêmes, les promesses gratuites sont variées. Remarquez qu'ils ont des excuses, ils ne peuvent pas être totalement responsables de ce cirque, il a commencé avant eux.
On a loué le civisme des Français, la gueule de bois va être sévère.
Bon j'ai dit hier soir que j'irai voter pour Madame Royal et pas pour le Tsar Nicolas.

03 mai 2007

retour de l'ordre moral

Il y a dans mon quartier des jeunes filles, françaises, qui votent, et portent un voile noir, lourd, épais. Volontairement et fiérement. Elles disent s'y sentir à l'aise, protégées, dignes, morales.
De son côté le Tsar Nicolas fait un carton sur l'immoralisme de mai 1968. Madame Royal lui reproche son immoralité politique. Pas un candidat d'ailleurs qui n'est versé dans le préchi-précha sur les valeurs, aussi évasif que vaseux. M. Alex Türk (président de la CNIL) s'étonne de la désinvolture avec laquelle les Français abandonnent leurs libertés. Mais ils aiment l'égalité, les chefs, ne pas penser. Ils sont fidèles à l'ordre moral. Vous reprendrez bien un peu d'eau de Vichy, c'est bon pour le teint ?
J'ose espérer qu'il existe encore assez de libertaires pour penser (contre Kant n'en déplaise à AH...) que la seule morale, c'est de ne pas nuire à autrui. Tout le reste sent le sabre et le goupillon.