14 avril 2006

politique

Désormais pour chaque événement (comme la « crise des banlieues » ou les mouvements estudiantins), on nous abreuve de commentaires sur le pourquoi des choses. Les journalistes comme les politiques se sentent obligés de nous fournir des explications. Or je pense qu’il n’y a pas de politique sans action. Et l’explication peut être infiniment éloignée de l’action. La politique semble devenue impossible. On accuse souvent les médias de l’avoir tuée.
A mon avis ils n’en sont pas responsables sur le fond.
Depuis l’aube du XX° siècle la sociologie et la psychologie nous ont fourni des explications cliniques de la réalité humaine. Nous avons même eu, en France, la chance douteuse d’avoir avec Durkheim l’invention d’une sociologie à usage étatique républicain. Peu à peu, le pouvoir passant aux mains de technocrates, des cohortes d’experts se sont hissés aux postes de conseillers des princes. Ce sont eux qui avançant des explications rationnelles scientistes au chaos des choses humaines ont assassiné la politique.

03 avril 2006

grotesque

A défaut d’agir, il parle encore.
En 2002, il fut réélu triomphalement avec 19 % des voix.
En 2003, il perdit trois scrutins : départemental, régional, européen pour asseoir son pouvoir absolu sur des bases plus sures.
En 2005, il fit d’un projet de traité constitutionnel voté à 90% par les députés et sénateurs, un fiasco référendaire. Espérant un plébiscite facile, il prit le risque d’y sacrifier la construction européenne. Voici maintenant ce monarque vieilli, tel un roi shakespearien, donnant, par peur, raison à ses deux fils en guerre : de Villepin conforté pour la lettre et Sarkozy pour la méthode. De l’opposition du peuple français, de l’inintérêt du texte eu égard à ce qu’il faudrait faire, de la lutte contre le chômage, présentée maintes fois comme une priorité absolue, il n’a que faire.
Mais, bon dieu, le progrès existe : un tyran d’autrefois aurait sacrifiée à sa querelle de succession la jeunesse de France dans un bain de sang. Aujourd’hui, c’est dans le vide de paroles dépourvues de sens.