15 mai 2007

on sait maintenant qu'ils étaient espagnols, on saura un jour qu'ils étaient anarchistes

Pour ceux qui n'ont pas compris le sens de l'image mise en ligne le 1 mai 2007. Voici un commentaire plus explicite. Il s'agit de propos de Dronne, qui commandait la première colonne "française" entrée dans Paris à la Libération."A vrai dire, écrit celui-ci, la compagnie inspirait de la méfiance à tout le monde et personne ne voulait en prendre le commandement." Si le capitaine Dronne est finalement choisi, c'est parce qu'il parle couramment l'espagnol, a passé beaucoup de temps en Espagne avant la guerre et, facteur peut-être plus important encore, est entré dans la Résistance dès le début. La plupart des Espagnols sont anarchistes, un certain nombre d'entre eux, socialistes et modérés. Quand la 9è compagnie débarque en Normandie au début du mois d'août 1944, elle compte cent quarante-quatre Espagnols. Seuls seize d'entre eux survivront à la traversée de la France, puis à celle de l'Allemagne.
Dronne trouve les Espagnols "à la fois difficiles et faciles à commander". Ils restent sur leurs gardes jusqu'à ce que leur officier ait fait ses preuves, mais, une fois qu'ils accordent leur confiance, celle-ci est "totale et complète". Ils veulent absolument connaître les raisons des tâches qu'on leur demande d'accomplir, mais, quand on les leur a expliquées et qu'ils les approuvent, ils les exécutent avec une résolution inébranlable. "Ils n'avaient pas l'esprit militaire, écrit Dronne. Ils étaient presque tous antimilitaristes, mais c'étaient de magnifiques soldats, vaillants et expérimentés. S'ils avaient embrassé spontanément et volontairement notre cause, c'était parce que c'était la cause de la liberté. Oui, en vérité, c'étaient des champions de la liberté.". Les commentateurs verront des chars français et l'écriront. En 2004, une cérémonie, à ,guichets fermés, reconnaitra la vérité au moins partiellement. Les anciens combattants espagnols survivant ne seront pas tous autorisés à entrer.
Extrait de : Par -delà l'Exil et la mort. Les républicains espagnols en France.
Louis Stein (1981)
increvables anarchistes

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