11 janvier 2008

le péril jeune

Une étude récente de la Fondation pour l'innovation politique (téléchargement)montre que les jeunes Français battent des records de morosité. Confrontés à 20 000 autres jeunes de différents pays, ils sont les plus pessimistes. Frileux, redoutant l'ouverture de la mondialisation, n'espérant pas grand chose de la vie, ils pensent être incapables de faire bouger la société. Punaise.
Une des questions traitait de la bonne volonté "à payer pour les âgés". Les Chinois se sentent les plus solidaires devant les Russes et les Indiens, les Scandinaves, les Américains et les Britanniques. Les Français : bons derniers.
Normal. Les vieux, c'est nous alors nous le valons bien.
Bien sûr ce sont nos pères et mères qui ont fait le monde dans lequel nous avons vécu. Mais c'est nous qui en avons profité. Nous avons eu la chance incroyable dans l'histoire du monde de connaître la paix. La vraie. Nous ne connûmes les guerres coloniales que de loin ou sous forme de manifestations de rue. Nous avons vu naître l'Europe, c'est à-dire la paix. Nous avons vu le début de la conquête spatiale, la découverte des premières exoplanètes connues. Applaudi à la fin de la peine de mort qui nous mettait dans le groupe des Nations civilisées. Nous avons vu le pays s'enrichir de façon extraordinaire : la douche, la bagnole et le réfrigérateur pour presque tous. Nous avons connu les premières écoles mixtes. Nous avons connu les vacances et les voyages.
Nous avons fait sauter les carcans que nos pères conservaient pieusement des ancêtres. Ce fut notre rôle. Nous avons libéré la parole, les corps et la sexualité. Enfin fait avancer la cause des femmes. Ouvert les études à presque tous. Fait la route des Indes. Nous avons même réussi à gagner notre vie. Nous avons eu tous les bonheurs. Et en plus ils faudraient qu'ils payent nos retraites en nous écoutant répéter que nous vivons une époque formidable ! Et qu'ils soient contents de le faire ! Non.
Mais tout de même qu'ils n'écoutent pas trop la poignée de Pétainistes hargneux et peine-à-jouir que l'on entend trop dire et répété que les "malheurs des temps" (quel malheur d'ailleurs ?) seraient du à la génération de 68. Ne savez-vous pas qu'il est vain de se lamenter ? Ne savez-vous pas qu'il est bon de regarder le monde changer ?Au lieu de ratiociner comme des vieillards (ceux d'avant), feriez mieux de secouer un peu le cocotier, nom de dieu!

2 commentaires:

vandalbantrax a dit…

Il est des gens marquants des gens qu'on oublie pas. plus jeune je me disais que jamais je serai comme mon père à dire "je me souviens de mon professeur...", à peine 23 ans que je le dis déjà. Et au final je dois avouer que ça me plait car cela veut dire que j'ai croisé sur mon début de route des gens comme vous qui valent la peine de ne pas être oubliés. 23 ans et déjà nostalgique de votre bagout, de vos commentaires qui sans jamais sembler s'imposer réussissaient à nous faire aller un peu plus droit. J'espère Richard que vous allez continuer votre blog si bien écrit que je prend plaisir à lire.
tous mes voeux à vous et à vos proches puisque c'est encore le temps de les présenter. bien à vous. Alban P15

Richard Lick a dit…

Bien reçu, bonne année à toi.