12 décembre 2006

candidat-e-s au poste de père à tous

On nous dit un peuple "pétri d'histoire". Les Français plus que d'autres ? Est-ce que partout les morts encombrent les vivants et les crimes fondateurs empoisonnent l'existence ?
Dans certains pays du Nord, la monarchie n'est qu'un élément de décor d'un pouvoir démocratique depuis plus de mille ans ; on ne sent pas la trace du crime. A l'inverse en Russie, par exemple, on essaye de noyer dans la terreur, le meurtre de masse et la vodka la revendication d'identité en cachant l'origine suédoise (varègue) de la monarchie.
La France quant à elle, fut ce royaume "enchanté" où le pouvoir tenait sa légitimité de dieu le père. Pour en venir à bout nos ancêtres durent un jour tuer le père. Crime irréparable rendant à jamais la république bâtarde, les Français plus soucieux d'égalité que de liberté et très peu démocrates. Car il faut tenter de se faire pardonner.
De Gaulle avait bien compris ce besoin en promulguant une constitution "paternaliste" que son adversaire le plus farouche, François Mitterand, mit à profit lorsqu'il fut à son tour au pouvoir. Car enfin le "père" doit tirer sa légitimité de quelqu'un ou de quelque chose.
Nous avons aujourd'hui un duo de candidats qui postulent à la figure paternelle en tentant de montrer leur caractère "sévère mais bon". Leur enfance que l'on nous dit médiocre ne leur facilite pas la tache et leur problème majeur reste d'avoir un profil typique de second couteau et non de père. L'un dans le genre Bayard, l'autre dans le genre Jeanne d'Arc.
Le troisième larron Le Pen, lui, est un instinctif, je parierais qu'il a bien compris la situation. Je gage qu'il va rapidement tenter de se présenter en puissance paternelle, ne plus parler des immigrés, mais des étrangers, le reste du discours commun (sécurité, éducation, pouvoir d'achat) est bon pour lui pourvu qu'il n'oublie pas d'être "rassembleur". Attendez-vous à l'entendre parler ainsi et dites vous que cette fois "ça craint pour de bon"...

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