11 février 2006

socialisé

Je me souviens d’une jeune femme de mon enfance. Veuve de guerre, elle disait à son fils turbulent : si ton père voyait cela, il serait furieux contre toi. Nous étions horrifiés par l’appel à ce père défunt. Mais j’ai connu depuis des « mères célibataires » dirent, en parlant, de leur enfant : « je n’ai que lui ». Elles développent un amour exclusif où le père et même l’homme n’a pas sa place. Ce sont elles qui m’ont fait comprendre que la première avait raison. Car enfin si vous n’êtes élevé que par un parent, vous ne connaissez que l’amour et la haine ; j’aime, je n’aime pas. J’embrasse ou je cogne. Pour apprendre à vivre en société, pour sortir de cette sauvagerie, il faut être trois : moi, ma mère et la loi. Le père est l’apprentissage de la loi, de la vie sociale. Le binaire est simpliste, la société est complexe, elle commence à trois, même si le troisième est mythique.
Pour grandir il faut "tuer" le père, non ? Pour cela, il en faut un ou quoique ce soit qui remplace.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Prenons les sièges :
- à 1 pied, c'est le "botte-cul" utilisé par les paysans pour traire. Impraticable pour les non spécialistes. Ne sert d'ailleurs en réalité qu'à fournir un 3ème support au corps accroupi déjà sur ses 2 pieds!
- à 2 pieds, c'est la chute garantie ou l'insécurité permanente dans la recherche d'un équilibre improbable.
- à partir de 3 pieds, enfin on peut se laisser aller et détendre son corps ...

Eh oui le fameux centre de gravité qui doit se trouver à l'intérieur du polygone de sustentation, ça rappelle quelque chose ?

Décidément l'équilibre ne commence qu'avec la trinité !

Richard Lick a dit…

Mais oui, c'est exactement ça! Quand j'étais gosse, ma tante Madeleine s'évertuait à m'apprendre à traire et je trouve que le tabouret à trois pieds est déjà d'un usage délicat... Mais si je suis ta métaphore, la tabouret à un pied c'est plus que le Christ, c'est Macounaïma...